C'est le mois d'octobre au Québec. Malgré le beau temps qui persiste les feuilles sont pratiquement toutes tombées. Il annoncent de la pluie pour les prochains jours. Déjà de gros nuages de pluies se pointent à l'horizon.
Il fait presque noir et le vent s'est mis à souffler plus fort qu'au début de l'après-midi. Il fait assez froid et je me suis mis à trembler aussitôt que le soleil s'est couché.
Je me lève subitement et étire lentement mes bras dans l'air humide. J'essaie de réchauffer mes épaules en les roulant, juste au cas où j'aurais à tirer une flèche avant de m'en aller. L'heure de partir est maintenant venue. La demie-heure légale après le coucher du soleil est maintenant terminée.
Je prends soin d'attacher le crochet sur mon arc et ses flèches pour les descendre sécuritairement du poste d'affut. Puis je détache mon harnais et descend soigneusement les marches plantées dans l'arbre. Je récupère mon arc et ses flèches et je retourne finalement vers mon véhicule récréatif. J'essaie de ne pas faire de bruit en marchant le sentier d'accès dans la noirceur.
Prendre le soin
Ayant maintenant de l'expérience je ne suis pas pressé. Je marche maintenant près du champs de mais complètement dans le noir. Je chasse en région péri-urbaine où les cultures agricoles sont abondantes. Nous sommes vraiment chanceux au Québec de ne pas avoir d'animaux dangereux comme les serpents et les scorpions.
Je regarde le ciel rempli d'étoiles, excepté au sud où les nuages s'accumulent toujours. Je me sens bien sur ce sentier, que je foule depuis maintenant plus de 25 ans. Je me sens comblé d'aller encore à la chasse au chevreuil à l'arc à mon âge.
Il est tout à fait normal que seul un chasseur peut voir et sentir la magnificence d'un tel moment. Supprimer ces moments de douceur et la chasse risque de devenir terne et sans intérêt.
André Nanook Simard
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