27 juin 2014

Père monoparental: toute une aventure

Je voudrais faire un ''aparté'': c'est a dire un ''bref échange de paroles à l'écart du sujet principal'' qui est la chasse au chevreuil à l'arc.

Père monoparental : toute une aventure !

Vous êtes un homme et vous allez vous séparer ou c’est déjà fait et il va falloir devenir une mère en plus d’un père à plein temps. Bien sûr, je vois déjà les féministes brandir leurs banderoles : « Nous, nous devons devenir des pères ! ». Certes, mais dans le quotidien, vous avouerez Mesdames, qu’il est plus facile pour vous de faire les courses, organiser les repas, l’entretien de la maison, les lessives et le repassage, les devoirs et les boîtes à lunch que pour un homme. Depuis la nuit des temps, les femmes ont pour mission de s’occuper du feu, du logis et des enfants et les hommes sont des pourvoyeurs. Voilà qu’aujourd’hui, ils doivent mettre leur tablier de ménagère, prendre le rôle de la mère et se transformer en fée du logis !

J’ai beaucoup d’admiration pour tous les hommes qui font face à toutes sortes de situations avec des enfants adolescents, avec courage : ils ne sont pas formés, ni faits pour ce rôle, à l’origine. Vous, Mesdames, si vous avez un problème de plomberie, vous appelez un plombier. Un problème d’électricité ou de réparation quelconque, vous trouverez toujours un professionnel ou un ami qui vous dépannera. Mais le père des enfants, lui, pas du tout préparé  à organiser la logistique tournant autour des adolescents, ne pourra faire appel à personne sinon à lui ! A moins qu’il ait beaucoup d’argent et qu’il loue les services d’une gouvernante qui s’occupera du ménage, des courses et des devoirs. Vous en connaissez beaucoup dans ce cas ? Il va falloir qu’il devienne une mère, malgré lui.

J’ai eu comme amis plus d’un homme dans ce cas, dépassé par toute l’organisation que la vie de père monoparental requiert. J’en ai vu pleurer, tellement ils prenaient leur rôle à cœur mais étaient totalement dépassés. Bien sûr, vous me direz encore, Mesdames, qu’il n’avait qu’à aider son épouse quand il était marié, ça l’aurait entraîné ! Figurez-vous que lorsque j’étais en couple, je ne me suis jamais entraîné à faire la plomberie ou l’électricité, ni la vidange de la voiture. Aurais-je dû ? Bien sûr les hommes aident beaucoup plus à la maison que les anciennes générations, mais de là à prévoir le pire en s’entraînant à devenir la parfaite mère/maîtresse de maison, il ne faut pas exagérer ! Même ceux qui étaient rapides sur la gâchette pour aider leur femme dépassée ou pour la soulager, se retrouvent quand même souvent écrasés par le poids d’un rôle qui n’était pas prévu au programme.

Vous allez encore me dire que souvent l’homme a trouvé une conjointe, mais là encore je vous répondrais que mes amis monoparentals me demandent à quel moment ils peuvent introduire cette nouvelle personne dans leur vie de famille. Cessez de penser que tous les hommes ne sont que des animaux qui pensent avec leur sexe : ils souffrent bien plus que vous pour être de bonnes mères ! Mes filles ont toujours été avec moi, sans mère, ni famille, ni amis pour me permettre de me reposer. Et c’est toujours le cas : je ne suis pas intéressé à trouver qui a tort dans ma séparation, peu importe. Je sais également que comme père je n'ai pas eu de soutien de l’ex-conjoint et je tiens à signaler que j'ai eu les enfants à plein temps.

Au passage, je veux également souligner que ces pères sont de très bons parents car c'est une séparation qu’ils n’ont pas décidée. Dans le cas extrême où l’homme était un bon mari, que sa femme a décidé de quitter parce qu’elle en a rencontré un autre, ça fait mal à deux niveaux. Là, je vous vois venir Mesdames, vous allez m’agiter sous le nez le cas de l’homme qui quitte et me dire que c’est tant pis pour lui s’il se retrouve le tablier autour du cou devant les fourneaux, à jouer les parfaites ménagères : il n’avait qu’à réfléchir avant ! Je ne serai ni juge, ni arbitre : je rends hommage aux hommes qui ont ou non voulu cette situation et qui se retrouvent à être une mère quand les filles sont là. Ils ne sont pas, encore une fois, formés à ça et ils font de leur mieux, considérant parfois que ce n’est pas assez.

Une séparation, c’est toujours souffrant, à moins que les deux protagonistes soient devenus des amis. Il y a des séparations réussies où les deux sont présents l’un pour l’autre et, surtout, pour les enfants. Mais quand c’est chacun pour soi et que l’ex-femme est ravie de voir l’ex-mari complètement dépassé, ce sont les enfants qui en font les frais. Et puis quand les filles deviennent plus grandes et qu’elles ont besoin d’un support logistique une fois par mois, les papas sont un peu embêtés !

Et ne me dites pas, Mesdames, que je ne sais pas de quoi je parle au sujet des pères monoparentals. Je suis bien placée pour me rendre compte de tout ce que j’ai dû affronter en tant qu'homme divorcé ! Je veux juste vous faire comprendre, à travers cet article, que les hommes sont en difficulté quand leur fameux côté féminin n’est pas très développé : ils doivent s’ajuster à une situation pour laquelle ils ne sont pas préparés. Beaucoup craquent parce qu’ils ont peur de ne pas être à la hauteur et remplissent le rôle de maman avec bien peu de savoir pour cela. Ils apprennent à l’usage, c’est en forgeant qu’on devient forgeron, mais cela peut être très souffrant.

Moi, j’ai le plus profond respect pour ceux qui sont dépassés mais remplissent leur rôle du mieux qu’ils peuvent. Et je les vois pleurer parce que leur instinct paternel est très développé et qu’ils essaient de toutes leurs forces de développer l’instinct maternel qu’ils n’ont pas. J’ai de l’admiration pour ceux qui s’en sortent comme ils peuvent, comme des champions ou devrais-je dire comme… des championnes !

André Simard

Je me suis inspiré du texte paru sur ce site: http://www.machronique.com/pere-monoparental-toute-une-aventure/  que je remercie.

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