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22 janv. 2018

La vraie philosophie de la nature

Une société d'images et de chiffres

La plupart du temps, je monte dans mon auto climatisé,  je roule lentement vers le boisé de chasse, que je fréquente depuis bientôt 30 ans. Je stationne mon auto,  je m'habille rapidement et je fais le reste du trajet à pieds.



Je marche dans les champs, qui conduit au boisé de chasse, d'abord très lentement, puis un peu rapidement. Alors que mes poumons se remplissent d'air frais, que mon pouls s'accélère d'anticipation, je me demande pourquoi je marche si rapidement. Il est presque midi, je suis à la retraite, j'ai tout mon temps, je n'ai pas de rendez-vous, je n'ai personne qui m'attend pour dîner, j'ai tout l'après-midi et la soirée pour moi.

Puis je chasse ces pensées de mon esprit et je commence à profiter pleinement de mon après-midi. Je ralentis tout de suite mes pas. La première chose qui me frappe, est le silence de tout bruit de circulation. Je ressens très facilement mon pouls, qui semble modérer avec le ralentissement de mes pas, avec l'air frais qui entre dans mes poumons. J'utilise enfin tous mes sens et je m'en réjouis.



Nous vivons dans une société qui nous transmet continuellement des images de ce que devrait être la vie. Les Iphones et les GPS, ont remplacé notre sens de l'orientation. Tout se fait maintenant par des puces électroniques.

Avec la télévision et les ordinateurs, nous n'avons évidemment qu'une vue partielle de notre univers. Bien sûr ces équipements nous transmettent, tout ce qui se passe à des milliers de kilomètres, mais ils ne nous disent rien sur ce qui se passe tout près de nous.

Un jour viendra où les embouteillages des villes, les multiples boutons des appareils ne sauront plus nous satisfaire. Nous aurons besoin de délier nos muscles et de clarifier notre pensée. Nous trouverons alors intéressant de noter comment un peu d'air frais lors d'une marche en forêt peut permettre de clarifier notre pensée.

Une énergie mal dirigée 

Vous n'avez pas d'idée comment nos sens sont devenus sous-développés. Comment notre sens de l'odorat est amoindri  par l'oxyde de carbone des voitures, comment notre sens de l'ouĩe est affaibli par le bruit de la circulation, comment notre sens de la vue et notre vision périphérique, est atrophié par la laideur du béton et de l'asphalte. Nous avons perdu le sens de l'attention et de la contemplation.



Être dans la nature demande de l'énergie, ce n'est pas comme contempler une image passivement sur votre ordinateur. Nous ne pouvons pas trouver les traces d'un animal, si nous n'avons pas de concentration, si nous ne portons pas attention au sol, sur lequel nous marchons. Nous n'entendrons pas les chants des oiseaux, le bruissement du vent dans les arbres, si nous ne nous concentrons pas.

Il y a des choses dans la nature, qui sont plus facilement observables que d'autres. Ce qui place les chasseurs à un autre niveau de perception, c'est cette habileté de percevoir certains détails différemment de la plupart des personnes et de les interpréter en leur faveur.

Cette capacité de percevoir certains détails de la nature plus précisément, provient d'une interprétation plus poussée des signes laissés par les animaux, qui habitent le boisé de chasse. Elle provient aussi d'une motivation différente, celle d'avoir une chasse fructueuse à l'automne.



Lors de la chasse, nous faisons attention à tous ces petits détails visibles et invisibles, comme un chevreuil qui sort du boisé dans le champs de luzerne, en balayant le paysage qui s'offre devant lui, pour y déceler la présence d'un prédateur.

Pour tous ces chasseurs qui pratiquent cette conscience, d'être dans la nature avec la nature, je me réjouis d'avance du plaisir de vous rencontrer en forêt. La chasse est véritablement une philosophie de la nature.


C'était l'opinion du blogueur en ce 22 janvier 2018.

André Nanook Simard

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