1. QU’EST-CE QUE LA MALADIE DE LYME?
La première description de cette maladie aux États-Unis a été publiée en 1977 suite à l’observation d’un agrégat de cas d’arthrite rhumatoïde chez des enfants de la ville de Lyme au Connecticut, en 1975. En 1982, William Burgdorfer a identifié l’agent responsable, Borrelia burgdorferi (Bb), isolé chez la tique Ixodes scapularis. Cette bactérie, très mobile et de forme spiralée, a une dimension de 5 à 25 μm de longueur par 0,2 à 0,5 μm de largeur. La maladie de Lyme se caractérise par l’apparition, au site de piqûre de la tique, d’une plaque rouge sur la peau, en forme de cible, dont la surface augmente progressivement durant les semaines suivant le contact. Le diamètre de cette plaque dépasse généralement 5 cm.
D’autres symptômes peuvent survenir, tels que des douleurs musculaires ou articulaires, des maux de tête, de la fièvre ou de la fatigue. Dans les semaines ou les mois suivants, des complications au niveau du coeur, du système nerveux ou des articulations peuvent apparaître.
2. COMMENT SE TRANSMET LA MALADIE DE LYME?
Au Canada et dans les régions du nord-est et du centre-nord des États-Unis, la bactérie Borrelia burgdorferi, responsable de la maladie de Lyme, est transmise principalement par la piqûre d’une tique appelée Ixodes scapularis. Pour qu’il y ait transmission de la bactérie, il faut d’abord que la tique elle-même soit infectée. Le risque de transmission augmente avec le temps de contact lors de la piqûre (habituellement le risque est plus élevé après 48 à 72 heures d’attachement à l’hôte).
Il est donc très important de retirer la tique de la peau le plus tôt possible, en ayant soin de ne pas l’écraser au moment du prélèvement, pour éviter de transmettre la bactérie.
3. OÙ RETROUVE-T-ON LES TIQUES ?
Les tiques vivent généralement dans les régions boisées ou les hautes herbes. Elles ont un cycle de développement qui dure environ deux ans, pendant lequel on peut les retrouver sous trois stades : larve, nymphe et adulte (mâle et femelle). Elles doivent trouver un hôte, animal ou humain, pour effectuer un « repas sanguin » à chacun des stades d’évolution afin de passer au stade suivant ou, pour les femelles adultes, pour pouvoir pondre leurs oeufs. À la fin de leur « repas sanguin », les tiques engorgées augmentent de volume de façon significative, ce qui les rend plus facilement décelables.
Les petites souris à pattes blanches, Peromyscus leucopus, sont les hôtes les plus fréquents pour les stades immatures (larves et nymphes). Elles sont considérées comme le principal réservoir naturel de la bactérie (Bb).
Pour le stade adulte, l’hôte le plus fréquent est le cerf de Virginie sur lequel peut avoir lieu la phase de reproduction. On peut également retrouver ces différents stades sur les animaux domestiques et occasionnellement chez les humains. Les tiques doivent demeurer sur leur hôte de deux à cinq jours, selon le stade pour compléter leur « repas sanguin ».
Pour ce faire, elles ont tout intérêt à ne pas causer de désagrément à leur hôte au moment de la piqûre, pour éviter de se faire repérer. Les nymphes, de plus petite taille, sont probablement plus aptes que les formes adultes à transmettre la bactérie (Bb) puisqu’elles passent plus facilement inaperçues. De plus, elles sont présentes dans l’environnement durant l’été, où les activités extérieures sont plus fréquentes.
4. PRÉVALENCE D’IXODES SCAPULARIS AU QUÉBEC
Ixodes scapularis est présent dans plusieurs régions du Québec. Cependant, seuls des adultes, principalement femelles, ont été retrouvés jusqu’à maintenant sur des personnes ou animaux de compagnie pour lesquels aucune histoire de voyage à l’extérieur du Québec n’a été rapportée. Ceci laisse supposer qu’il n’y a pas encore de site de reproduction active au Québec. Ces tiques sont probablement amenées dans nos régions par l’intermédiaire d’oiseaux ou d’animaux migrateurs.
5. PRÉCAUTIONS POUR ÉVITER LES PIQÛRES DE TIQUES
• Porter des vêtements longs et clairs lors de balades dans les bois. La longueur du vêtement réduit la surface de peau disponible et la couleur claire rend les tiques plus facilement visibles.
• Mettre le bas des pantalons à l’intérieur des chaussettes.
• Porter un chapeau.
• Porter des chaussures fermées.
• Utiliser un insectifuge (ex. DEET).
• S’examiner et, le cas échéant, examiner son animal de compagnie, au retour
des balades dans les régions à risque.
6. COMMENT RETIRER LA TIQUE DE LA PEAU?
La meilleure façon de prélever une tique demeure l’utilisation d’une pince fine placée le plus près possible de la surface de la peau, sur les parties dures de la tique. Par un mouvement ferme et constant, on parvient à la retirer complètement sans l’endommager. Toutefois, un mouvement trop vif ou trop rapide peut entraîner la section des parties buccales insérées dans la peau, provoquant ainsi de l’inflammation au site de la piqûre. Il faut éviter de presser les parties molles de la tique ou de l’écraser, ce qui augmente le risque de transmission d’un agent infectieux. La manipulation des tiques à mains nues peut également augmenter le risque d’infection.
Le lavage des mains et la désinfection du site de la piqûre complètent les mesures préventives. Pour faire identifier la tique prélevée, il est recommandé de la placer dans un contenant hermétique, sans fixateur, dans lequel on insère un petit morceau de papier humide pour favoriser sa conservation durant le transport. Elle est ensuite acheminée au médecin de famille, à l’hôpital ou à la clinique vétérinaire qui se chargera de la faire identifier.
7. COMMENT LA MALADIE DE LYME EST-ELLE
DIAGNOSTIQUÉE?
Lorsqu’un patient a des symptômes compatibles avec une maladie de Lyme, le diagnostic s’effectue par des épreuves sérologiques qui peuvent mettre en évidence la présence d’anticorps développés contre la bactérie (Bb). La bactérie elle-même peut être détectée par culture dans un milieu approprié ou par des techniques moléculaires permettant d’identifier son matériel génétique dans la tique vectrice retirée du patient.
La transmission de la bactérie de la tique à l’hôte n’est pas automatique cependant, le risque de transmission augmentant avec le temps de contact lors de la piqûre. La détection de la bactérie chez la tique vectrice ne signifie donc pas nécessairement que l’individu a pu être infecté.
8. LA MALADIE PEUT-ELLE ÊTRE ACQUISE AU QUÉBEC?
C’est en 1989 que le Laboratoire de santé publique du Québec a commencé à effectuer des épreuves sérologiques pour le diagnostic de la maladie de Lyme. Depuis cette date, un total de 26 cas ont été confirmés. Les données cliniques ont révélé que l’infection avait été acquise à l’extérieur du Québec (20 cas aux États-Unis, 5 en Europe et 1 en Ontario). D’autre part, la recherche de Bb par des techniques moléculaires est effectuée chez les tiques vectrices depuis 1998; seules une dizaine de tiques par année se sont avérées porteuses de Bb, la très grande majorité provenant d’animaux de compagnie (chiens et chats).
Comme la tique vectrice ne semble pas être établie au Québec et que le nombre de tiques porteuses de Bb est très faible, la possibilité d’être infecté par Bb suite à une piqûre de tique demeure très faible.
Effectivement, ce n’est qu’en 2007 que les responsables du suivi de son évolution ont démontré la survie de l’espèce dans un cycle annuel au Québec. Elle est donc potentiellement présente dans la région du lac Champlain, de la rivière du Richelieu et possiblement aussi dans la région de Châteauguay.
J'espère que ces renseignements pris sur le site de l'Institut national de santé publique du Québec vous seront utiles. Compte tenu des conditions atmosphériques plus douces des dernières années. je vous recommande de demeurer vigilants face à cette maladie dont les conséquences sont assez graves.
Nanook
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