18 nov. 2010

Devrions-nous abattre les ''spikes'' ?


Le débat continue


Depuis quelques temps nous entendons beaucoup parler de cette question, autant dans les divers blogs et sites américains que canadiens. Divers chroniqueurs sportifs québécois ont également touché ce sujet dans leur écrits. 



Un chroniqueur bien connu a même affirmé que divers groupes de chasseurs réclament du Ministère de la faune, des changements aux règlements pour protéger les jeunes mâles(spikes). Les arguments des uns et des autres pour justifier une telle mesure me laissent plutôt froid et je vais vous dire pourquoi.


La décision de récolter un ''spike'' ou non devrait être laissée au chasseur lui-même, en autant que cette récolte soit légale dans le territoire qu'il chasse. Que vous soyez d'accord ou non avec cette mesure, si un ''spike'' avec 7 centimètres de panache est légal dans votre zone et que vous voulez le récolter, vous en avez le droit, si vous avez suivi et réussi tous les cours requis et que vous avez acheté votre permis de chasse.




Une règlementation discriminatoire si retenue


Je pense sincèrement qu'une règlementation de ce genre, qui empêcherait un chasseur de récolter un ''spike'' pendant une période de chasse régulière, serait profondément discriminatoire. Un chasseur ayant un permis de chasse devrait pouvoir récolter n'importe lequel chevreuil qu'il peut approcher, en autant qu'il ait des cornes de 7 cm et plus. Notons que dans le cas de la chasse à l'arc, à l'arbalète et à l'arme à chargement par la bouche (ACB), la récolte de tout chevreuil incluant les femelles et les veaux est permise au Québec.


Ce genre de mesure aurait pour effet de ''voler'' toute chance aux jeunes chasseurs ainsi qu'aux chasseurs plus âgés, de récolter un chevreuil à chaque automne, ce qui représente à mes yeux la plus importante discrimination qui soit.


Un choix personnel


Si le chasseur décide de récolter un ''spike'' au lieu de passer, c'est sa décision. Si le chasseur décide de passer plus d'heures à la chasse pour essayer de récolter un chevreuil-trophée avec un gros panache, c'est son choix. Et si ce chasseur termine sa saison de chasse sans avoir récolté de chevreuil. C'est son choix et il n'a que lui à blâmer.



Rejeter le blâme sur le choix des autres chasseurs et faire la promotion d'un changement aux règlements est pour le moins disgracieux.




Je n'ai aucune gêne à dire que je chasse pour la viande que me procure ma chasse. Je récolte la plupart du temps le premier chevreuil mâle qui se présente devant moi. J'ai récolté un chevreuil 14 fois au cours des 15 dernières années. Je chasse pourtant une terre privée dont la population de chevreuil est faible. Je connais plusieurs chasseurs qui voudraient bien récolter un chevreuil comme je le fais à chaque année. Si c'est votre cas également, soyez en très fier car c'est  le cas de très peu de chasseurs.


Les meilleurs chasseurs


Je veux aussi parler de ces chasseurs, dont les moyens financiers leur permettent d'aller chasser dans les territoires sous bail et dans les réserves fauniques avec des guides spécialisés, qui nous regardent de haut parce que nous récoltons des ''spikes''. Je peux vous assurer que les chasseurs qui récoltent un chevreuil de façon répétée dans les territoires libres sont de  meilleurs chasseurs que les biens nantis qui chassent dans des endroits privilégiés avec guides.


Je vois très mal les autres chasseurs venir me dire quel chevreuil je devrais abattre. Études après études ont prouvé que le fait de  récolter les ''spikes'' n'affectait en rien les populations de chevreuils.


Nanook

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