4 janv. 2011

Point de vue d'un chasseur vs Pennsylvanie


Nouvelles de la Pennsylvanie


La Pennsylvanie a rapporté des chiffres de récolte de chevreuils par les chasseurs les plus bas des 10 dernières années. De 517529 chevreuils en 2002, la récolte de 2009 n'a été que de 308920 chevreuils. Il semble, si je me fie aux réflexions rapportées sur les forums et les blogs qui traitent de la question, que la récolte de 2010 serait nettement moindre que l'année 2009.


Il est important de noter, que le Département de la faune de la Pennsylvanie a adopté en 2002, un nouveau plan de gestion des populations de chevreuils, imposant des restrictions importantes quant au nombre de pointes des mâles récoltables, tout en augmentant énormément l'abattage de femelles dans l'espoir de réduire les dommages causés par les chevreuils.

J'ai connu de nombreux chasseurs québécois qui ne juraient que par la chasse en Pennsylvanie et qui s'y rendaient chaque année. Ils n'y vont plus depuis quelques années avec l'avènement des restrictions aux panaches.

Voici d'ailleurs les trois objectifs principaux tels que définis par la Pennsylvania Game Commission: (1) manage deer for a healthy and sustainable deer herd ; (2) manage deer-human conflicts at levels considered safe and acceptable to Pennsylvanians; (3) manage deer impacts for healthy and sustainable forest habitat.


Voyez-vous les activités reliées à la chasse à quelque part dans ces objectifs ?

Je pense comme un chasseur

Ce qui est arrivé en Pennsylvanie est aussi arrivé au Québec. Examinez bien les statistiques. Vous y verrez une diminution marquée de la récolte de chevreuils entre 2007 et 2010. N'eut été des permis de femelles ''émis à la tonne'', les statistiques auraient été pas mal plus désastreuses que celles fournies par le Ministère. 

Bien sûr on peut mettre la faute sur les hivers rigoureux, comme font toujours les fonctionnaires d'ailleurs, ainsi que sur la diminution du nombre de chasseurs, mais il n'en demeure pas moins que la récolte de chevreuils est passée de près de 75000 chevreuils à 48414 chevreuils. 

Cependant ces statistiques sont trompeuses, puisque la zone 20 qui corresponds à l'ile d'Anticosti, permet non seulement une récolte de 2 chevreuils par chasseurs, mais permet aussi la ''chasse de groupe'', ce qui a pour effet de fausser les statistiques. Ces dispositions sont aussi très populaires dans les ZEC's et chez les pourvoyeurs.


De plus le Ministère des ressources naturelles et de la faune a émis (clandestinement dans certains cas) un nombre important de permis pour récolter des femelles à des propriétaires terriens et à des pourvoyeurs dans certaines zones, faussant encore plus les statistiques de chasse des 3 dernières années. 

 
Pendant ce temps le nombre de permis est passé de 171684 à 145421 de 2007 à 2010, perdant plus de 26263 chasseurs.

Le nouveau plan de gestion

Voici les objectifs du Québec dans le plan de gestion annoncé récemment: '' Le nouveau plan de gestion a pour but notamment de maintenir les populations de cerfs en bonne santé et de conserver des habitats de qualité, d'optimiser les retombées économiques dans les régions et de donner au Québec des orientations et des mesures à moyen terme. (exemple parfait de ''bla bla de fonctionnaires''). 

Par exemple, selon le plan de gestion, la densité optimale correspond à 5 cerfs par kilomètre carré d'habitat forestier.

Comment le Ministre va-t-il maintenir l'intérêt pour la chasse à la suite de la baisse majeure de la récolte de chevreuils, mais aussi du nombre de chasseurs ?

Le communiqué de presse du Ministre Simard

''Historiquement, on peut dire que le Québec connaît actuellement un ''âge d'or'' pour la chasse au cerf de virginie. Les niveaux de population du cerf sont élevés et les possibilités de chasse sont, par le fait même intéressantes. Au cours des prochaines années, il n'est pas cependant exclu que des mesures de redressement puissent être prises dans certaines zones. 


Selon le Ministre: '' Grâce aux plans de gestion, les efforts du MNRF et de ses partenaires ont pour but d'obtenir un équilibre entre l'optimisation de la situation du cerf et la satisfaction des chasseurs et de l'ensemble des citoyens''.


Qu'en pensez-vous ? Pensez-vous vraiment que le Ministère est responsable de la désolante situation que j'ai décrite ? Êtes-vous satisfaits, en tant que chasseurs, de la façon dont le Ministère gère cette ressource collective qu'est le chevreuil ? Quant au Ministre Simard (aucun lien de parenté) il ne semble  définitivement pas informé de ce qui se passe sur le terrain.


Pas un spécialiste


Je ne suis ni biologiste, ni ingénieur forestier. Je ne peux que vous parler de ce que je vois comme chasseur de chevreuil à l'arc sur le terrain à chaque année depuis plus de 20 ans. Si ça fait de moi un ''ignorant'' pour les biologistes et un ''barbare'' et un ''sauvage'' pour les autres parties de la population, je m'assume pleinement: ''Je suis chasseur''.


J'ai récolté un chevreuil mâle à l'arc le 23 septembre 2010.



Voici la photo que j'ai publié sur le blog. En terme de qualité de chasse, je pourrais identifier la saison de chasse 2010, comme une des pires saisons de chasse que j'ai eu à vivre dans les 5 dernières années. Antérieurement, je voyais beaucoup plus de chevreuils pendant la saison de chasse.


Qu'est ce qu'une chasse fructueuse ?


Vous savez, ça ne me prend pas absolument un chevreuil dans mon congélateur pour que ce soit une chasse fructueuse. En 2008 même après un mois de chasse intensive à l'arc, je n'avais toujours pas récolté de chevreuil. Mais cette année 2008 a été assez gratifiante, parce que j'avais vu un nombre relativement élevé de chevreuils pendant la saison de chasse.


L'année passée, la saison de chasse à l'arc a commencé le 18 septembre. J'ai donc passé plus de 8 jours à chasser matins et soirs, prolongeant certains matins jusqu'à midi dans l'espoir de voir un chevreuil mâle. Pour ceux que ça intéresse et pour les fervents des restrictions de panache, le mâle récolté avait plus de 8 ans (selon les préposés à l'enregistrement et l'usure des dents), mais n'avait que 3 pointes. Est-ce là le genre de génétique que certains chasseurs en faveur des restrictions selon le nombre de pointes, veulent voir se reproduire  pour améliorer les populations de chevreuils du Québec ? 

L'expérience de la chasse au chevreuil


Je n'ai pas besoin, comme à l'ile d'Anticosti, de voir une quantité phénoménale de chevreuils pendant la saison de chasse. 



Quand je regarde les statistiques je suis obligé de me rendre compte que le Ministére ne gère pas adéquatement les populations de chevreuils puisque la qualité de chasse diminue continuellement. 


Cependant, quand j'y pense bien, je ne peux pas porter un tel jugement. En autant que je suis concerné, la gestion des populations de chevreuils au Québec va exactement dans le sens que les biologistes du Ministère, l'UPA et les compagnies forestières le veulent. 


Je suis cependant sûr d'une chose. C'est que les biologistes du MNRF ne gèrent pas les populations de chevreuils pour le bénéfice des chasseurs, loin de là !


Ce que je ne sais pas, c'est si les biologistes du MNRF ont comme objectifs dans leur nouveau plan de gestion des populations de chevreuils, de produire une qualité de chasse élevée pour les chasseurs du Québec. Après tout ce que j'entends et que je lis sur le sujet, je n'en suis pas sûr. 


Je pense réellement que la chasse est un produit économique essentiel aux régions rurales du Québec. Les biologistes du Ministère en tiennent-ils compte dans leur appréciation de la situation sur le terrain. Je n'en suis pas certain.


N'allez surtout pas vous plaindre comme chasseur, auprès de l'industrie forestière et auprès des agriculteurs membres dévoués de l'Union des producteurs agricoles, qui supportent allègrement le récent plan de gestion des populations de chevreuils, qui veut ramener la densité à 5 chevreuils par kilomètre carré d'habitat forestier.  

Ces gens considèrent le chevreuil comme un animal nuisible et exigent depuis plusieurs années, une nette augmentation des permis permettant de récolter plus de femelles afin de réduire considérablement les populations. J'ai bien hâte de voir comment les biologistes vont calculer les densités en Estrie et en Montérégie. Les surfaces boisés sont un peu plus rares qu'ailleurs.

Je pense réellement que ces gens ne pensent qu'à leurs intérêts personnels et songent sérieusement à éliminer le chevreuil de leurs vies, à bannir la tradition de la chasse et à révoquer le droit de chasse de tous les québécois. Non seulement le chevreuil est-il une richesse collective qu'il faut protéger, c'est un animal majestueux qui agrémente et enchante nos vies de bien des façons.


Mais, je ne suis qu'une seule opinion: ''Je suis chasseur''


Nanook


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