Pendant ma carrière de chasseur de chevreuil, j'ai été témoin à quelques occasions dans un très petit territoire de chasse, de scènes impliquant des prédateurs du chevreuil.
Quel est donc le niveau de prédation des ours, des coyotes, des loups, du lynx et des chiens errants au Québec ? Quel est également le niveau réel des chevreuils morts lors des accidents de la route ?
J'imagine que diverses régions sont aux prises avec divers prédateurs alors que d'autres, ont en moyenne plus d'accidents de la route que d'autres régions. Mais compte tenu que je ne suis pas sur place pour suivre la situation dans toutes les régions du Québec, je me fie aux observations des chasseurs de chevreuils de ces diverses régions pour me renseigner.
Au Wisconsin on a compris
Le Département des ressources naturelles s'est allié à l'Université du Wisconsin, pour lancer un ambitieux programme de recherche sur plusieurs années, dans un effort pour comprendre l'impact que peuvent avoir la chasse, les prédateurs et les accidents de la route sur les populations de chevreuils dans cet état.
Une étude de la littérature scientifique et une analyse minutieuse des statistiques du département des transports, par les biologistes du département semble indiquer que leur impact est relativement faible.
Mais en général les biologistes n'ont que peu d'idées, sur l'expansion récente des populations d'ours et de loups dans l'état du Wisconsin. Les biologistes n'ont par exemple, aucune idée de la prédation des coyotes et des lynx sur les chevreuils.
Cette requête avait été formulée il y a déjà plusieurs années, par certains membres de la législation de l'état, mais n'avait pas été prise en considération par les biologistes du département des ressources naturelles.
Le nombre important de plaintes des chasseurs ainsi que les maigres résultats de chasse des deux dernières années, ont fait en sorte que la gestion des populations de chevreuils est subitement revenue dans l'actualité.
Oui, au Wisconsin où les revenus de l'activité économique provenant de la chasse au chevreuil se chiffrent à plusieurs centaines de millions de dollars, les biologistes semblent avoir compris.
Au Québec que se passe-t-il ?
Au Québec, fort de leur ''Plan de gestion du cerf de Virginie au Québec 2010-2017'', le Ministère des ressources naturelles et de la faune, fait la sourde oreille à tout programme de recherche spécifique au chevreuil comme au Wisconsin.
Malgré les chiffres contradictoires évoqués par le ministère, quant au niveau des populations de chevreuils dans le Québec continental depuis quelques années, le ministère dort sur ses deux oreilles depuis la présentation de ''son'' plan.
Qu'arrive-t-il aux populations de chevreuils du Québec ? Nul ne le sait et il n'y a pas de programme de recherche en cours pour nous le dire. Je suis inquiet.
Nanook
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