Quand vient le temps d'évaluer la gestion d'une espèce sur un territoire donné, les statistiques des permis vendus, versus le nombre de bêtes récoltées, est un indice que l'on ne peut pas écarter.
(Provient du site du Ministère des ressources naturelles et de la faune)
Dans le cas de l'orignal voici les statistiques
ANNÉE RÉCOLTE PERMIS
2017 27631 174 649
2016 21879 169 567
2015 28318 174 412
20108 21142 163417
2007 26074 167 662
2006 19097 156 630
2005 25778 155 141
Comme observations évidentes, il m'apparaît que la récolte augmente graduellement pour atteindre un sommet en 2011. Conséquemment le nombre de permis vendus est aussi en augmentation constante passant de 133 102 en 2001 à plus de 176 037 en 2011.
Le nombre de permis vendus pour la chasse à l'orignal a donc augmenté de plus de 40 000 permis en 10 ans. Il faut noter ici que depuis plusieurs années, lorsqu'un chasseur abat un orignal, il faut deux (2) permis pour enregistrer l'animal dans une station d'enregistrement.
De plus l'alternance de pouvoir chasser la femelle un an sur deux comme en 2005-2007-2009 et 2011 est également un facteur dans l'augmentation de vente des permis. Le nombre de permis vendus augmente proportionnellement plus, pendant les années où les chasseurs peuvent récolter une femelle.
Cependant le nombre de bêtes abattues 2005-2007-2009-2011 est relativement stable passant de 25778 à 26074 puis à 27111 et finalement en 2011 à 27964. Pour les chasseurs d'orignaux, c'est le signe d'une excellente gestion du cheptel.
Dans le cas du chevreuil, voici les statistiques:
ANNÉE RÉCOLTE PERMIS
2011 49271 140 842
2010 52489 145 491
2009 50764 152 388
2008 58117 161 538
2007 74939 171 684
2006 68907 169 071
2005 65809 162 208
2001 53100 144 074
Comme observation évidente, il m'apparaît que la récolte semble se stabiliser depuis 3 ans, après avoir connu des heures de gloire de 2005 à 2007. Conséquemment le nombre de permis vendus a diminué radicalement, passant d'un sommet en 2007 de 171 684 à un maigre 140 842 en 2011.
Le nombre de permis vendus pour la chasse au chevreuil a donc diminué de plus de 30 000 permis depuis le sommet de 2007. Malgré le double abattage, malgré la vente record de plus de 30 000 permis de femelles par la SEPAQ à chaque année depuis plusieurs années, la chasse au chevreuil a perdu plus de 30 000 chasseurs pendant cette période.
Et on pourrait ajouter malgré la vente record de cours par les associations sportives membres de la FédéCP, le Québec a perdu plus de 30 000 chasseurs de chevreuils.
Pour les chasseurs de chevreuils du Québec, d'une part c'est le signe d'une mauvaise gestion du cheptel par le MRNF. Pour les chasseurs de chevreuils du Québec, d'autre part c'est le signe qu'ils ne sont pas suffisamment représentés par la FédéCP.
D'ailleurs il suffit d'aller sur les forums de chasse québécois pour s'en rendre compte. Les chasseurs québécois sont insatisfaits de la gestion du cheptel de chevreuils. Cette gestion y est vue par plusieurs comme déraisonnable, inadéquate et ne servant pas les intérêts des chasseurs québécois.
C'est peut-être pour cette raison que de plus en plus de chasseurs de chevreuils, vont dépenser leurs dollars durement gagnés chez des pourvoyeurs de l'ouest canadien ou des États-Unis.
André Nanook Simard
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