18 nov. 2012

Juste heureux d'être en vie

Un rêve récurrent

Avant la saison de chasse à l'arc à chaque année, je vais souvent faire de la prospection pour voir les signes de présence des chevreuils sur mon territoire. Habituellement je prend le temps de m'asseoir sur un de mes postes d'affût, continuant à savourer la chaleur de l'été. 

 

Je sais que je rêve tout réveillé, mais je ferme les yeux. Je vois arriver en trottinant le chevreuil de mes rêves portant fièrement un panache imposant. J'entends clairement le bruit qu'il fait dans les feuilles mortes. Je le vois finalement contourner quelques arbres et il arrive à moins de 20 mètres juste en face de moi. 
  
Il se tient dans une éclaircie, dans une des lignes de tir que j'ai aménagée, sous un rayon de soleil éclatant. Le soleil réchauffe la terre mouillée et crée un genre de brume autour de ses pattes. Il se tient là tout près de moi dans toute sa gloire. Le roi de la forêt semble s'offrir complètement à moi.

Heureux d'être en vie

Il se penche la tête et prend une grande respiration. Il se liche le nez tout en relevant la tête, dans l'espoir de déceler un quelconque prédateur dans les environs. As-t-il décelé ma présence ? Puis il s'en va lentement dans un crissement de feuilles mortes qui s'atténue avec la distance. Il semble juste heureux d'être en vie.

Je pense souvent à ce rêve, parce que j'ai la chance de chasser à chaque automne depuis plus de 25 ans. Quand je suis sur mon poste d'affût, je suis comme lui, juste heureux d'être en vie. 

 
Heureux de contempler les arcs-en-ciel, d'admirer les feuilles qui jaunissent, puis rougissent et ainsi embellir le paysage alors que les journées raccourcissent, de respirer les odeurs de l'automne et de voir le grand V des outardes qui se préparent pour le départ annuel vers le sud.

Quel merveilleux pays nous avons, nous les Québécois.

André Nanook Simard

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