7 févr. 2011

Le prochain champs de bataille: la chasse

Un champs de bataille: la chasse


Le prochain champs de bataille de l'UPA sera la chasse au chevreuil. D'ailleurs la FPCCQ membre affilié de l'UPA a déjà annoncé sa position le 20 septembre 2010 dans des termes non équivoques. Voici un extrait du communiqué émis par la Fédération des producteurs de cultures commerciales du Québec.
            
''Les producteurs de grains ont donc choisi de démontrer publiquement leur désarroi et leur frustration. Ils retireront ce privilège qu'ils accordent à autrui d’utiliser leurs terres pour des activités autres qu'agricoles, notamment la promenade en motoneige ou en quad et la chasse.'' http://www.fpccq.qc.ca/Nouveautes/default.aspx
                


Dommages causés par les chevreuils


Selon l'UPA, les dommages causés par les chevreuils sur les cultures sont dévastatrices pour les agriculteurs. L'UPA s'exprimait dans ce sens dernièrement. Voici le texte:


''Évidemment, l'Union des producteurs agricoles (UPA) du Centre-du-Québec est consciente de cette problématique. D'ailleurs, au mois de mars, elle a adopté une résolution pour demander à l'UPA nationale de faire les pressions nécessaires auprès du ministère des Ressources naturelles et de la Faune afin qu'il prenne toutes les mesures nécessaires pour réduire le cheptel de cerfs de Virginie, notamment en prolongeant la période de chasse et en permettant davantage la prise de femelles.''


''Je ne sais pas si le Ministère va réagir, mais au moins, je sais qu'un exercice de dénombrement est en cours», a fait savoir Charles Lachapelle, responsable des dossiers environnementaux au sein de l'UPA Centre-du-Québec.''


Une solution pour les agriculteurs

En attendant, il existe un moyen relativement efficace pour limiter l'accès des cerfs de Virginie (chevreuils) aux champs de soya, leur céréale préférée. L'UPA aurait peut-être intérêt à se procurer le fascicule émis par le Ministère des ressources naturelles et de la faune du Québec (MRNF) à l'adresse suivante:

                                

http://www.mrn.gouv.qc.ca/Chaudiere-appalaches/pdf/Fascicule_4.pdf

S’il y a une manne, on veut en profiter aussi

André Fortin, président régional de l’Union des producteurs agricoles du Québec dit tout haut ce que l'UPA ne veut pas reconnaître publiquement: ''De plus, l’Union des producteurs agricoles de la région recommandera à la Confédération «d’aviser l’ensemble des acteurs touristiques que les droits de passage devront dorénavant être rémunérés en proportion des retombées économiques rattachées aux activités récréatives».

Monsieur Fortin rajoute que «selon ses membres, pas question de laisser passer le monde gratis, s’il y a une manne, on veut en profiter aussi»

Est-ce assez clair ?

Réunis en congrès (leur 80ième) à Saint-Félicien, les membres de la Fédération de l’Union des producteurs agricoles (UPA) du Saguenay-Lac-Saint-Jean ont réaffirmé qu’ils interdisaient l’accès à leurs terres aux motoneigistes, rapporte Radio-Canada. 


Ils vont même plus loin, lorsque le moyen de pression sera terminé, pourquoi ne pas charger des droits de passage? Ainsi, ils pourraient profiter des retombées économiques estimées à 60 millions de dollars que génère cette industrie.

Vous les chasseurs, commencez vous à comprendre que l'UPA et ses membres veulent plus d'argent. Devinez où ils iront chercher cet argent. Dans vos poches bien sûr.

L'UPA: l'art de se plaindre le ventre plein

Dans son rapport annuel, le Syndicat des producteurs de cultures commerciales du Québec membre affilié de l'UPA, donne des statistiques de rendement de la production des céréales commerciales au Québec. Elles sont assez révélatrices. On peut retrouver ces chiffres à l'adresse suivante: http://www.fpccq.qc.ca/Federation/Positions.aspx

En moyenne comparé au monde entier, le rendement moyen de la culture du maïs est nettement plus élevé au Québec. Voici l'adresse de la Fédération des producteurs de cultures commerciales du Québec: http://www.fpccq.qc.ca/Files/24-Q-Federation_producteurs_cultures_commerciales_Qc.pdf

Un secteur très productif

Le secteur des grains québécois a dû et doit continuer de se développer au gré des courants mondiaux. 

D’ailleurs, la productivité du Québec par unité de superficies se démarque très bien de la productivité mondiale. Pour le maïs, le rendement québécois est 82 % plus élevé que le rendement mondial. Pour le soya, c’est 17 % et le blé, 8 %.
                            

Comme on peut le voir, les chiffres parlent par eux-mêmes. L'UPA se plaint le ventre plein. Les rendements de maìs et de soya sont excellent au Québec malgré la déprédation causée par le chevreuil. À part quelques cas isolés, il n'y a pas lieu de s'affoler comme le fait l'UPA présentement.

Ces agriculteurs isolés n'ont qu'à publiciser l'ouverture gratuite de leurs terres aux chasseurs. Les chasseurs vont affluer et le problème de la déprédation va diminuer où disparaître.

Le cas contradictoire du soya

Si la production du soya est devenue un si grand problème pour l'UPA, pourquoi a-t-on une si grande augmentation des superficies ensemencées de soya. On peut retrouver les chiffres dans le bulletin Chronique TCN du 28 juin 2010.
                    
Si au départ, le soya engendre un problème de déprédation par les chevreuils, pourquoi les agriculteurs n'abandonnent-ils pas cette culture ? Comme vous le verrez dans le lien informatique cité plus loin, non seulement ne l'abandonnent-ils pas, les agriculteurs augmentent les superficies de semences de soya.
http://www.fpccq.qc.ca/Files/TCN20100701.pdf

Conclusion

Comme on peut le voir les agriculteurs ont leur lot de contradictions. 
D'une part, si la culture du soya engendre des pertes à cause de la déprédation causée par le chevreuil, pourquoi en semer plus à chaque année ? D'autre part, comme nous l'avons démontré, les rendements des cultures commerciales sont nettement au dessus des moyennes de rendement mondiaux. Et on se plaint au Québec ?

Ce que veulent l'UPA et ses agriculteurs, c'est plus d'argent. Comme tous les autres syndicats qui négocient avec le gouvernement. Ils croient avoir trouvé un moyen avec leur grève de faire plier le gouvernement. Ils ont peut-être eu ce qu'ils voulaient, mais la population n'a pas trouvé le geste très élégant. À chaque fois qu'une grève prend une partie de la population en otage, la réputation du syndicat qui l'a déclenchée est affectée à la baisse.

Finalement je considère que l'UPA ne fait pas la démonstration dans ses études, ses communiqués et ses archives qu'on retrouve sur l'internet, que les pertes dues au chevreuil sont aussi catastrophiques qu'elle le dit.


L'UPA a pour mandat de protéger ses membres mais dans ce cas-ci, elle le fait en modifiant la réalité et en empirant la situation aux détriments des utilisateurs d'une ressource qui nous appartient tous.


Oui, il faut le dire à l'UPA et à tous les intervenants, le chevreuil est une ressource collective qui appartient à tous les québécois.


Nanook

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