Depuis que j'ai commencé ce blog, je m'évertue à dire que tout chevreuil récolté à l'arc est un trophée. Pas parce que je pratique ce sport, mais parce que le chevreuil doit être tellement proche de vous, que c'est déjà un exploit de pouvoir être à moins de 50 mètres d'un chevreuil.
La chasse au chevreuil-trophée est définitivement en vogue au Québec. Dans toutes les émissions présentées à la télévision, dans tous les magazines, dans tous les DVD's produits au Québec et offerts sur le marché, dans toutes les soirées de chasse et pêche présentées dans les localités autour de la province pendant l'hiver, tout ce qu'on y voit ce sont des chevreuils-trophées.
Des trips d'égo
La seule raison pour laquelle ces producteurs-chasseurs produisent de tels vidéos et prennent de telles photographies, c'est sans doute pour que leur nom (le nom du chasseur) soit associé au chevreuil-trophée.
D'une part ces producteurs-chasseurs sont souvent engagés par des compagnies qui font ainsi la promotion de leurs produits. D'autre part ces chasseurs aiment particulièrement être appelés des ''experts'' par les animateurs et les spectateurs de ces DVD/émissions/soirées.
Sans ces émissions de télévision, sans ces soirées de films de chasse et pêche, sans les DVD's et sans les médias sociaux, ces compagnies ne vendraient sans doute pas autant de produits. C'est la perspective de récolter un chevreuil-trophée qui fait acheter aux chasseurs le produit en question. En réalité ces compagnies vendent du rêve aux chasseurs.
Mon opinion
Récolter un animal pour sa propre ''renommée'', pour sa réputation personnelle d'expert, pour pouvoir se louanger soi-même dans les revues spécialisées et pour pouvoir se vanter en public lors des soirées de films de chasse et pêche, me semble être comme un acte de destruction du sport de la chasse.
Il m'apparaît évident que plusieurs chasseurs ont perdu la vraie signification de ce que peut être le vrai sport de la chasse.
La vraie chasse n'est pas une question de ''chevreuil-trophée''. C'est comme si on essayait de convaincre la communauté des chasseurs (via les émissions de télévision, les soirées de films et les articles de magazines) que la chasse est une question d'égo et de vantardise. C'est selon moi, le meilleur moyen de perdre la bataille de l'opinion publique qui nous est présentement favorable.
C'est à nous les chasseurs à l'arc de montrer au public, ce que la chasse est véritablement. Nous le devons à la jeune génération de chasseurs qui est maintenant prête à prendre la relève et qui n'est pas encore infectée par le virus du chevreuil-trophée,
André Nanook Simard
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